Quelle belle célébration ! Quelle belle journée ! Belle à tous points de vue.
D’abord un temps parfaitement adapté, ce qui n’était pas gagné d’avance. Merci, Seigneur ; mais n’était-ce pas sur un petit signe discret, comme à Cana, de Notre-Dame de Bonne-Espérance ?
Après des années de réflexion, de projets, d’espérance et de travaux, à 10 heures, ce samedi 7 mai, les cloches se mettent en branle pour LA CONSÉCRATION. L’église est comble, l’organiste attaque le très solennel chant d’entrée Terribilis est locus iste.
Mgr Mouïsse et Mgr Mousset président ensemble, entourés de Pères Abbés cisterciens, de prêtres et de diacres ; Lydian Gautier, notre jeune voisin, est aussi présent, comme servant pour la mitre et la crosse.
Après le salut de Mgr Mousset à l’assemblée, Mère Abbesse présente l’architecte et le maître-verrier. Ils expliquent à tour de rôle le sens qu’ils ont voulu donner à leur œuvre. Philippe Rousselot souligne la place de l’autel (une table d’offrande signée de l’artiste Anne Bernot, créatrice également de l’ambon), puis le rythme de l’église, les espaces réservés aux moniales et aux hôtes, ainsi que la création du narthex. Joost Caen fait une lecture des vitraux ; ceux-ci font jouer la lumière à travers le bleu et le blanc. Le bleu c’est la planète, c’est aussi le ciel. C’est encore la Vierge à qui sont consacrées toutes les églises cisterciennes. Le blanc, c’est la pureté, la maîtrise de soi. Les lignes noires horizontales, c’est l’histoire de l’humanité. La lecture, toutefois, reste ouverte...
Commence alors la célébration de l’eucharistie. Longue célébration (2 heures et demie, sans interruption), complexe, riche de symboles, dont les racines plongent dans l’Ancien Testament. Chaque étape se déroule sous nos yeux émerveillés...
Les rites très concrets de l’onction de l’autel et des murs, amènent une détente souriante dans l’atmosphère jusque-là très recueillie (leurs Excellences ayant troqué la chasuble pour un grand tablier blanc, les échelles roulantes hyper-sécurisées, les cinq petits brasiers d’encens allumés sur l’autel, les couronnes de fleurs venant orner les croix de consécration, etc...).
Il y a comme un frémissement de joie dans cette église en fête. C’est une vraie expérience d’Église réunie pour célébrer son Seigneur : hommes et femmes, de diverses races, consacrés et laïcs, enfants et jeunes, malades et handicapés, et même ceux qui ne la fréquentent guère l’église et qui sont venus par amitié, qui ont donné de leurs compétences, de leur travail, un soutien... Quel bonheur d’avoir des frères, des sœurs, des amis !
Après la célébration, toute l’assemblée est conviée à partager le verre de l’amitié, dehors, devant l’église. Et le portail de clôture s’ouvre tout grand pour les invités au festin : quel joli symbole encore !
Laissons la parole de conclusion à Philippe Lenoble, diacre du diocèse du Mans, ami de longue date et occasionnel maître de chœur : « Inoubliable journée, très marquante par son intensité, sa beauté à voir et à entendre durant la célébration,... nous laissant comme en suspens au-delà de la matière, entre ciel et terre... »
Quelle belle journée !