Le centre de la foi chrétienne est le mystère pascal, c'est-à-dire la mort et la résurrection du Seigneur. Les chrétiens des premières générations étaient tellement conscients de l'importance de l'événement de la mort et de la résurrection de Jésus qu'ils se réunissaient le jour de cette résurrection, le lendemain du sabbat juif, notre "dimanche" qui est la plus ancienne des fêtes chrétiennes.
Dès le IIème siècle, on éprouva le besoin de célébrer d'une manière plus intense le dimanche après la première lune de printemps (où se fêtait la pâque juive) pour célébrer le jour anniversaire de la mort et de la résurrection du Christ. Ainsi naquit le dimanche de Pâques, dont la célébration s'étala en "Triduum pascal", le vendredi (mort du Christ), le samedi (repos du Christ au tombeau), le dimanche (jour de la résurrection), auxquels s'ajouta ensuite le jeudi en mémoire de l'anniversaire du dernier repas de Jésus.
Un jour pour fêter un tel événement ne suffisait pas et, dès le IIIème siècle, on prolongea la fête pendant cinquante jours pour la conclure par la célébration de la Pentecôte.
Mais une semaine pour se préparer à une fête qui se prolongeait pendant cinquante jours cela semblait disproportionné ! De plus, dès le IIIème siècle, il est d'usage à Rome de célébrer de préférence durant la nuit pascale le baptême de ceux qui sont venus à la foi chrétienne. Aussi le temps qui précède la veillée pascale est mis à profit pour la préparation immédiate des catéchumènes aux sacrements de l'initiation chrétienne. Cette préparation dure 40 jours, tout comme celle des pénitents admis à la réconcilliation le jeudi saint. A ces deux catégories de chrétiens, l'Eglise associe bientôt tous les fidèles, car c'est le corps du Christ tout entier qui doit mourir et ressusciter avec lui durant les fêtes pascales.
Le temps du Carême et de Pâques est donc en quelque sorte l'étalement dans le temps d'une manière plus approfondie de ce que nous vivons chaque dimanche !