Un monastère implanté dans la Double
Il est loin le temps où nos pères cisterciens asséchaient les marais de la Double. Si les terres sont moins humides et bien plus salubres, elles n'en demeurent pas moins peu propices à la culture tant le sol est riche en argile.
Les pins et les chênes s'y plaisent. Une grande partie des hectares de terres de l'abbaye en est pleine (vous pouvez vous en rendre compte ici).
Leur entretien et leur exploitation, dans le respect de l'environnement, est un pan méconnu de l'économie de la communauté. Le bois abattu sert à nos besoins (chauffage, BRF pour le verger...) et à la vente (comme bois de chauffage).
Des petites bêtes...
Les vaches et les cochons ont disparu. En 2017, les brebis s'en sont allées: nous ne pouvions plus en assumer la charge. Ces tondeuses à gazon naturelles ont trouvé des héritières: les 200 mères (et leurs petits à la belle saison) que la bergère Thérèse fait migrer en clôture ou au dehors (pour le plus grand plaisir des passants).
Des poules (Sussex, Malines et... une non identifiée ainsi que sa descendance) ont installé leurs quartiers (mobiles) en clôture. Grâce à elles et aux chats, les restes alimentaires trouvent une destination !
Des ruches couvrent nos besoins en miel, les années où les abeilles ne souffrent pas trop. Depuis 2022, elles nous permettent aussi de proposer notre miel, de fleurs ou de forêt, au magasin de l'abbaye.
... et des plantes !
Le verger et le potager sont un autre pan du travail en extérieur. Nous ne sommes plus à l'époque où la communauté vivait en grande autonomie, mais ils apportent un complément apprécié aux menus. Figues, prunes, raisins, poires, fraises et framboises mûrissent ainsi en leur temps.
Depuis 2012, nous introduisons les principes de la permaculture pour la gestion du site. Le potager, le verger, la vigne connaissent des transformations techniques et conceptuelles.
Cela nous encourage à modifier nos pratiques à la confiserie, en réintroduisant nos fruits dans les fabrications ou en travaillant avec des partenaires locaux. Ici aussi tout peu à peu (re)devient "lié". L'observation de la nature offre une véritable école de la vie communautaire !
Le potager associe légumes traditionnels (haricots, tomates, courgettes, concombres, salades, blettes...) et plus exotiques (pastèques, patates douces, haricots "kilomètre", chous chinois, piments...).
Au printemps 2021, après deux années de réflexion, le champ devant la fromagerie subit une profonde transformation: le voilà traversé de haies fruitières et de haies de biodiversité, le verger est étendu et le potager voit se profiler un profond agrandissement !
Que serait par ailleurs un monastère sans son jardin d'herbes aromatiques ? Tisanes et assaisonnement sont ainsi assurés.
Champignons
Et la forêt nous fournit généreusement en mûres et cèpes... pourvu que les promeneuses du dimanche y consacrent quelques ballades automnales! Car, si nous vivons principalement au rythme de l'année liturgique, nous vivons aussi à celui des saisons.
Des haies, qui servent de corridors écologiques, et favorisent le lien mycorhizien entre la forêt et les lieux d'agriculture, sont implantées. Le choix d'espèces mellifères devrait aider nos amies buttineuses qui peinent.