Vous trouverez plus de détails en allant voir ici pour les temps de prière, et ici pour le magasin.
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Chers amis,
Si vous passez par chez nous en semaine en cette période de rentrée, vous entendrez sans doute le son des tronçonneuses. Pas de panique! C'est la toilette tant attendue par notre forêt depuis le violent orage de grêle de 2022.
Car si nous avions été bien moins atteintes que de nombreux villages aux alentours, la grêle n'avait pas laissé la propriété indemne. Ce ne sont pas les grandes étendues de la Jemmaye ou de La Roche Chalais où des forêts entières sont tombées ou ont été trop abîmées et ont dû être coupées. Mais la grêle a fragilité les arbres et des maladies se sont installées. Après le diplodia, cette espèce de petit champignon qui s'en était pris aux pins laricio que vous pouvez voir depuis la route qui mène à l'abbaye (ils devenaient rouges), ce sont les scolytes qui se sont installés dans les taeda, profitant de l'automne et de l'hiver particulièrement pluvieux pour s'étendre. Ceux qui arrivent par chez nous en empruntant la route du côté Sud, ont pu remarquer le spectacle de désolation qu'ils laissaient après leur installation sur place. La coupe devenait urgente dans cette zone pour éviter une contamination désastreuse pour notre propriété et celles des voisins. Car le scolyte ne pardonne pas et aucun traitement n'existe à ce jour...
S'y ajoutait aussi une nécessité de coupe liée à une bien meilleure nouvelle: la forêt pousse! Et plus elle pousse bien, plus il faut petit à petit l'éclaircir pour permettre aux arbres les plus vigoureux de grandir et de prospérer. La forêt est un jeu d'ombre et de lumière.
Nous avons en effet la chance inestimable d'être entourées de 135ha de bois, feuillus ou pinèdes que nous essayons de développer d'une manière durable (ils sont certifiés PEFC), en réfléchissant à leur adaptation aux changements climatiques. Cela demande un certain travail, que les aléas compliquent parfois, comme l'orage de grêle, la sécheresse de 2022, l'incendie de 2023 ou... la pluie de 2024!
- Pour la forêt aussi, avancer enracinées dans l'ancre de l'espérance est nécessaire!
La débardeuse trie les bois en fonction de leur taille: ils deviendront charpente, bois d'oeuvre, palette ou papier. Tous exploités dans le Sud-Ouest.
Nous avons en plus inauguré cette année, avec l'appui du Centre Régional de la Propriété Forestière et du Centre National de la Propriété Forestière, une expérience de culture à couvert continu sur deux parcelles: l'une de vieux chênes et de châtaigniers dépérissants, l'autre de pins maritimes. Si l'expérience fonctionne, il n'y aura jamais de coupe rase sur ces parcelles qui se régénèreront ou seront enrichies au fur et à mesure que les arbres parviennent à maturité. Une occasion aussi de favoriser le côtoiement d'essences différentes dans une même parcelle.
Sur une autre parcelle, des pins maritimes qui avaient vaillamment résisté à la tempête de 1999 ont perdu leurs têtes dans l'orage de grêle et ont commencé à chuter, parfois sur les chemins, parfois sur les parcelles, entraînant de jolis petits arbres dans la chute. Comme ils étaient parvenus à maturité, les récolter devenait une solution d'autant plus utile que la suite était déjà presque assurée: naturellement, un sous-étage de chênes, accompagnés d'aliziers, de saules et autres pruneliers s'était formé. Merci à Antonio, Matthieu et William d'avoir tout fait pour les préserver lors de la coupe - et ce n'était pas facile surtout sur un terrain en pente et humide : ils sont la base qui va permettre le développement d'une nouvelle parcelle de feuillus sur la propriété.
C'est un vrai travail de fourmi: l'abatteuse doit ôter les gros pins abîmés par la grêle... tout en préservant les petits chênes qui poussent au pied.
Tout cela nécessite donc un peu de coupes. La parcelle atteinte par les scolytes devra malheureusement faire l'objet d'une coupe rase, pour éviter que la maladie ne s'étende au reste de la propriété et aux propriétés voisines. Mais les autres ne connaîtront qu'une éclaircie qui permettra de faire pénétrer un peu plus de lumière en forêt. Les laricio en sont gourmands pour se remettre en forme après deux ans de résistance aux intempéries et aux champignons.
Un arbre sur 3 ou 4 est coupé pour faire entrer de la lumière sans déséquilibrer la parcelle. Ainsi, les arbres pourront lutter contre le diplodia, croître et s'étendre.
Les coupes sont organisées de telle sorte à impacter au minimum vos promenades chez nous. Soyez tout de même attentifs: inutile de prendre des risques inconsidérés : restez sur les chemins balisés!
A la fin du chantier, les chemins seront nettoyés. Déjà, les ronciers ont été abattus.
Et surtout n'hésitez pas à revenir au cours des prochaines années: les expériences de régénération naturelle s'inscrivent dans le temps. Il faudra au moins cinq ans pour s'assurer qu'elles prennent bien. D'ici là, il faudra prendre éventuellement la décision d'apporter nous-mêmes des enrichissements en introduisant différentes espèces de bois d'oeuvre ou d'arbres compagnons pour assurer la biodiversité et permettre à notre forêt de s'adapter aux changements climatiques.
Quant à la parcelle de pins taeda qui a dû être coupée totalement, la présence de petits chênes ayant poussé courageusement entre les pins très denses nous donne l'espérance de pouvoir la replanter en feuillus avec une expérience de corridors écologiques pour relier des hotspots de biodiversité. Patience... nous vous en reparlerons le moment venu!
Des perspectives qui nous réjouissent car la forêt est pour nous un véritable écrin de respiration et de contemplation. La nature est source de surprises infinies et d'émerveillement toujours renouvelé.
Cela fait des années que beaucoup d'entre vous nous appellent pour nous demander si l'on peut visiter l'abbaye pour les journées du patrimoine. Et à chaque fois nous vous répondons que l'abbaye ne se visite pas, car c'est notre lieu de vie, de prière et de silence. Mais vos demandes nous interpellaient.
Pour ceux (ou plus exactement pour les plus rapides de ceux) qui ont toujours voulu passer le regard au-delà des murs de la clôture monastique, vous pouvez pour la première fois profiter des journées du patrimoine pour entrer dans la clôture monastique. Vous ne pourrez pas visiter l'abbaye elle-même mais le pavillon Biscaye, pavillon de chasse dans le style architectural typique de la Double, qui accueillit les frères lorsqu'ils s'installèrent, le temps qu'ils bâtissent l'abbaye.
4 visites guidées seront organisées dans l'après-midi du dimanche 22 septembre.
Attention: l'entrée ne sera possible que sur réservation (gratuite) par Internet.
Pour ceux qui n'auraient pu trouver de place... le petit musée et l'église vous restent évidemment accessibles. Une soeur sera présente au musée tout l'après-midi pour répondre à vos questions.
Dans la joie de vous recevoir,
Vos soeurs d'Echourgnac
Chers amis,
Après quelques mois de grand silence - hormis pour vous donner un peu de nouvelles de nos chantiers humides !- , nous prenons enfin le temps de vous donner des nouvelles. Il est vrai que depuis le mois de mai, le risque d'ennui ne nous a pas guetté.
Pourtant, nous avions commencé cette période par un temps autrement en communauté: deux semaines avec un ralentissement de la participation des soeurs aux activités économiques (pas de soeurs à la fromagerie, pas de confiture cette semaine-là). L'hôtellerie était restée ouverte et nos hôtes avaient pu goûter un calme d'autant plus grand que, chaque semaine pendant 5 jours, la moitié de la communauté était partie se mettre un peu au vert, laissant le soin aux autres de faire tourner la maison.
Avec les premiers rayons de soleil, les fruits sont apparus, et avec eux le tour de main de l'équipe de confiserie pour préparer bien des pots de confiture... avec l'aide de la petite armée d'éplucheuses. Fraises, abricots, poires, figues se succèdent. Pas de risque de chômer cette année: nous augmentons notre production pour mieux éviter les ruptures de stock!
Mais cet été fut surtout une occasion de rencontres.
Le monastère cistercien de Mvanda (au Congo) est issu de la fondation de Lyon-Vaise, le même monastère que notre communauté. Depuis le mois de juillet, nous avons la joie d’accueillir S. Thérèse et S. Esther, venues nous prêter main forte pendant quatre mois. Elles en profitent également pour découvrir le pays d’origine du monachisme cistercien et trappiste.
Quel bonheur pour nous de profiter de leurs multiples talents et de leur énergie !
Le 2 août, en la fête de Notre Dame des Anges, fête patronale de l’abbaye de Maumont, la plupart des sœurs ont traversé la frontière avec la Charente pour la rencontre entre nos communautés. Nous nous savions proches par le partage de la même règle de saint Benoît et par la géographie, nous avons eu l’occasion d’approfondir cette proximité de vie et de spiritualité. Ce fut une journée de fête : de l’eucharistie partagée aux vêpres, en passant par une grande visite des lieux, des moments de fraternité toute simple et de partage plus approfondi.
Car nous partageons aussi une même difficulté : trouver un aumônier pour célébrer l’Eucharistie et donner le sacrement de réconciliation.
En effet, le P. Stéphane-Marie, carme, qui remplissait ces fonctions chez nous depuis le mois de juillet 2023 a fini son mandat et a rejoint sa congrégation. Nous avons célébré la fin de cette année de présence et de service dans l’action de grâce.
Ils ne sont qu’à quelques battements de vol d’oiseau de nous mais nos visites réciproques s’étaient espacées depuis la pandémie. Nous avons eu la joie de les recevoir le 20 août pour célébrer avec nous la saint Bernard. Une journée de partage et de prière commune.
Cet été fut aussi l’occasion de nombreux passages et visites de frères et sœurs de congrégations variées, de prêtres amis et de laïcs consacrés, venus chercher un peu de repos chez nous. Ils nous ont donné l’occasion de découvrir un peu plus des mille visages de l’Église et de notre société.
La météo était chagrine mais les coeurs étaient joyeux, la semaine passée à l'abbaye.
Nous avons renouvelé l'expérience de l'an dernier en accueillant pendant 5 jours des jeunes collégiens et lycéens de la cité scolaire Saint François de Tours. Une occasion pour eux comme pour nous d'ouvrir notre horizon.
Pendant cinq jours, voilà donc les 18 collégiens et lycéens, accompagnés de trois enseignants et de Kévin, l'animateur en pastorale à l'origine du partenariat, qui suivent la communauté dans son rythme. Certains courageux ont même été à Vigiles tous les jours!
S'ils séjournaient à l'hôtellerie, ils ont pu comme l'an dernier passer le portail de clôture pour participer à nos activités. Car la météo de cette année, particulièrement riche en humidité, a favorisé nos frères chiendent et liseron qu'il fallait domestiquer.
S'ils ont donc été un renfort bienvenu au désherbage, ils ont pu aussi découvrir notre vie un peu plus de l'intérieur, à l'occasion d'une matinée de ménage en communauté qui leur a permis de découvrir aussi combien pour nous le scriptorium est un lieu central, puisque nous nous y retrouvons tous les jours pour méditer la Bible.
Et lorsque la météo empêchait de travailler au jardin, les voilà plein d'entrain et de bonne humeur à nous aider sur une oeuvre de longue haleine : vider l'ancienne étable sur laquelle nous commençons à avoir des projets dont nous espérons vous reparler un jour...
Ce fut donc pour tous une semaine de partage et de services, au cours de laquelle ils ont pu découvrir la liturgie monastique... mais qui leur a permis aussi de faire une cure de jeux de société, bien loin des écrans de téléphone. Pari réussi pour l'équipe d'animation! Et grande joie pour nous à la perspective de renouveler l'expérience l'an prochain...