Comment jeune, garder pur son chemin? (Ps 118,9)
Comment ayant pris le risque de marcher sa vie,
comment ne pas s’égarer, par des chemins trompeurs: chemins de grandeur, de mensonge, voies sans issue, sentiers... impurs?
Joseph, toi, le voyageur, le pèlerin, homme de la route... mais aussi de la maison, de l’atelier et du voisinage, veux-tu nous dire un peu comment tu as pu, jeune, — et nous le sommes aussi dans la Grâce nouvelle — garder pur ton chemin d’humanité?
En observant sa PAROLE. Oui, Joseph, le silencieux, le taiseux... est venu me rejoindre dans un psaume pour me donner réponse: en s’effaçant derrière les mots de la Parole.
Joseph, c’est lui l’homme (pas moine) de la plus stricte observance, non pas celle de la Loi, ni de la Règle, mais bien de la PAROLE : observance libre. Il a ouvert bien grands ses yeux è la Lumière. Et il a écouté d’une oreille attentive, persévérante et tenace la voix de son Seigneur. Il a observé la Parole, de toutes ses forces, et de toute l’intelligence de son coeur... Et il a rencontré le Désir de Dieu : volonté qui me parle, m’invitant è entrer dans le Mystère qui se dit : Promesse d’un Je t’aime qui, déjà, m’embrasse. Homme de foi, le voici mis en route par un Autre. Pour garder pur son chemin, il s’en tient à ce qu’il dit Il se tient à sa Parole : une lampe sur ses pas (Ps 118,105). Car c’est de nuit.
Joseph, le travailleur. Je le vois plutôt comme l’homme travaillé, dégauchi et raboté, déligné... et bien mis, chevillé, à sa place, dans l’ouvrage de Celui qui travaille toujours : à notre bonheur.
Joseph, c’est l’homme d’une lectio divina assidue: concrète, vitale. Là se jouait son existence de croyant : cet exode qui le ferait passer de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance, de Moïse à Jésus. Et chaque jour, il déchiffrait, il lisait Jésus. Oh! comme il l’a regardé, observé cet enfant. Et son regard était émerveillé, admiratif, épris de silence, devant ce Verbe fait chair, et s’abritant dans son histoire.
Et Joseph a veillé sur la Parole confiée à sa garde, à son accompagnement : père nourricier, Joseph a laissé Jésus se dire: langage de Dieu, fait homme : fils de Dieu, fils de Joseph. Jamais Joseph n’a cherché à se faire appeler: Abba, Père (Rm 8,15). Il sait : Dieu seul est Dieu, Père de Jésus Christ. Mais quand l’enfant s’écrie (Jn 21,17) devant lui, Papa, oh! quelle joie pauvre, quelle épreuve pour sa foi dépossédée et nue. Joseph s’efface et Dieu ne peut pas être jaloux :c’est dans son Esprit que Joseph est père, vraiment du Fils béni.
Comment jeune, garder pur son chemin.., oh! Joseph aurait encore è dire. Mais il n’est pas homme de long discours. Simplement j’ai cru deviner — dans ses yeux rieurs — un secret : une parole nourricière.
Comment jeune, garder pur son chemin?
Oh! mais c’est tout simple et c’est facile : regarde-la
Elle, la toute pure, la toute sainte
la toute belle, la toute bénie : Marie
ne crains pas de la prendre chez toi (Mt 1,20).