C’est l’Avent. Si nous réfléchissons à toutes ces vérités, nous constaterons à quel point encore aujourd’hui, et pour nous aussi, l’Avent est d’une actualité brûlante, et c’est une réalité aussi pour l’Église. Dieu n’a pas divisé l’histoire en deux moitiés dont l’une serait claire et l’autre obscure. Il n’a pas partagé les hommes en deux catégories : ceux qu’il aurait rachetés et ceux qu’il aurait oubliés. Il n’y a qu’une seule histoire indivisible qui, dans son ensemble, est marquée par la faiblesse et la médiocrité de l’homme mais qui, dans sa totalité aussi, est soumise à l’amour miséricordieux de Dieu qui enveloppe et porte sans arrêt cette histoire.
Veillez!
Sans la vertu de vigilance, toutes les autres sont inutiles. C’est là ce que dit explicitement la parabole des vierges sages et des vierges folles, car parmi ces dix vierges qui forment un chœur harmonieux, il y en a cinq sauvées et cinq perdues. Or, les cinq qui se perdent valent en toutes choses les autres puisqu’elles sont vierges, puisqu’elles sont belles ; puisqu’elles sont appelées à la noce, c’est qu’elles sont dignes ; et elles ont même une lampe. Il ne leur manque qu’une chose, et cette chose manquant, tout le reste vient à manquer, c’est comme si elles n’avaient rien eu, c’est comme si elles n’avaient été ni vierges, ni belles, ni appelées : elles n’ont pas veillé. Il fallait veiller, il fallait préparer et elles n’ont rien préparé ; même pour s’endormir il fallait avoir préparé, car les vierges sages comme les vierges folles se sont endormies en attendant l’arrivée de l’Époux ; même pour s’endormir il fallait avoir pratiqué la vigilance.
Attendre Dieu
Un peuple en attente
Voilà ! L’humanité est en attente de Dieu. Le peuple élu qui, lui, marche en tête, plus sensible à l’attente, fixe son regard sur l’horizon. Désormais le Messie doit être proche. Que cherche en lui ce peuple, son peuple ? Quels traits s’attend-il à découvrir à première vue, sur le visage du Messie ? La puissance, la gloire, la lumière éblouissante, le triomphe.
Et que voit-il arriver ? La faiblesse, la petitesse, l’obscurité, l’anonymat. Qui a reconnu la venue de Dieu sous les apparences charnelles d’un petit enfant sans défense ? Personne ! Marie, la pauvre maman de Jésus, tient dans ses bras l’inconnu des nations, le vrai “Dieu caché” d’Isaïe. Parmi tous ceux qui l’attendaient, aucun ne l’a reconnu. Personne n’est venu de Jérusalem, la ville sainte, piédestal du trône de Dieu !
Pour vous, qui suis-je?
"Pour vous qui suis-je ?" Cette question que Jésus posait à ses Apôtres, c’est à chacun de ses disciples d’aujourd’hui et, avec une gravité particulière, à chacun des pasteurs de son Peuple, qu’il ne cesse de la poser. À l’approche de la fête de Noël où l’église célèbre la naissance et le mystère de son fondateur, les chrétiens seront peut-être heureux d’entendre un écho de ma réponse personnelle.
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