Job ou le mystère de la souffrance innocente

Anne Marie PELLETIER

Au point de départ du livre se trouve un conte, certainement très ancien (Xe siècle), provenant peut-être d'Edom ou de Transjordanie, en tout cas plein de références au monde du Proche-Orient du deuxième millénaire. Ce texte primitif traite de manière traditionnelle dans la Bible la question de la souffrance innocente. Il décrit le malheur qui vient frapper un homme riche et jusqu'alors heureux, dénommé Job (un nom largement attesté dans ces régions), personnage symbolique de la sagesse païenne. Celui-ci est présenté comme un contemporain des Patriarches, il est fils de l'Orient. Comme tel, il n'est donc pas un Israélite. En cela le Livre de Job a l'amplitude de l'universel et pose d'emblée la question de la souffrance innocente, indépendamment de toute appartenance religieuse. Le juste peut vivre jusqu'au bout l'épreuve de la souffrance sans que Dieu se manifeste en sa faveur. Tel est le scandale indépassable. Alors que dans le conte moyen-oriental, le héros souffrait mais gardait le silence, dans l'histoire juive ou judaïsée, il souffre du silence de Dieu plus que des catastrophes qui l'atteignent jusque dans sa chair.

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La compassion de la Vierge Marie

Baudouin de Ford

Dans sa compassion pour autrui, l'âme se trouve en quelque sorte séparée d'elle-même et divisée en elle-même. Car, en voyant souffrir celui qu'elle aime, elle s'efforce de communier à cette douleur et de s'épancher ainsi hors d'elle. Oui, dans l'empressement de cette compassion, elle s'unit à autrui pour souffrir à sa place. Elle s'efforce, pour ainsi dire, en se répandant vers lui dans l'élan de cette compassion, de vivre auprès de celui dont elle ressent le tourment.

C'est ce qui amène le vieillard Syméon, d'abord, à prophétiser à propos du Christ : Voici, il a été destiné à devenir la chute et le relèvement de beaucoup en Israël et à être un signe en butte à la contradiction. Il ajoute ensuite, à propos de la bienheureuse Vierge : et toi-même, un glaive transpercera ton âme. Autrement dit : Un glaive transpercera ton âme comme si c'était la sienne.

 

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Le maître lui remit toute sa dette

Saint Augustin

Le Seigneur a raconté pour notre instruction la parabole du débiteur im­pitoyable, et le fait de nous avertir montre qu'il ne veut pas notre perte : « C'est ainsi, dit-il, que votre Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. » Voici, mes frères, une parole claire, un avertissement utile. Lui obéir nous vaudra sûrement d'être sauvés : nous n'avons plus qu'à obéir.

Tout homme est débiteur envers Dieu et il a, en même temps, son frère pour débiteur. Qui, en effet, ne serait pas le débiteur de Dieu, sinon celui en qui on ne pourrait trouver aucun péché ? Et qui n'aurait son frère pour débiteur, sinon celui que personne n'aurait jamais offensé ? Or, penses-tu pouvoir trouver, dans tout le genre humain, quelqu'un qui ne soit redevable à son frère pour quelque faute ?

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La prière, union d'amour avec Dieu

Higoumène CHARITON DE VALAMO

Il faut comprendre avant tout que le devoir de tout chrétien, et plus particulièrement de ceux dont la vocation est de se consacrer à la vie spirituelle, est de s'efforcer toujours et de toute manière d’être uni à Dieu, le Créateur, l'Amant, le Bienfaiteur, le Bien suprême par qui et pour qui nous avons été créés.

Toutes les choses visibles qui, sur la terre, sont aimables et désirables, la richesse, la gloire, l'amour, les enfants, en un mot toutes les choses de ce monde, belles, bonnes et attrayantes, n'appartiennent pas à l'âme, mais au corps. Et comme elles sont temporaires, elles sont destinées à passer aussi rapidement qu'une ombre, tandis que l'âme, étant éternelle de par sa nature, ne peut trouver le repos éternel que dans le Dieu éternel. Il est son bien le plus élevé, plus parfait que toute autre beauté, douceur et amabilité ; il est son habitation éternelle, d'où elle vient et où elle doit retourner. Tandis que la chair, venant de la terre, doit retourner à la terre, l'âme, venant de Dieu, retourne à Dieu et demeure avec lui pour toujours. En effet, l'âme a été créée par Dieu afin de demeurer pour toujours avec lui. Par conséquent, durant cette vie temporaire, nous devons de toutes nos forces chercher à atteindre l'union à Dieu afin d'être trouvés dignes d'être éternellement avec lui et en lui dans la vie future.

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Une prière brève mais fréquente

Higoumène CHARITON DE VALAMO

De ceux qui savent par expérience ce qu’est la prière faite dans le cœur, j’ai appris qu’une prière courte et souvent répétée est plus chaleureuse et de plus grande utilité qu'une prière longue. Une prière longue est également très utile, mais non pour les commençants, uniquement pour ceux qui ne sont pas loin de la perfection. Pendant les longues prières, l'esprit de celui qui n'a pas encore d'expérience ne peut demeurer longtemps devant Dieu ; il est généralement dominé par sa propre faiblesse et son instabilité, et distrait par les choses extérieures, de telle sorte que la chaleur de l'esprit se refroidit rapidement. Une prière courte, mais fréquente, est plus stable parce que l’esprit, immergé en Dieu pendant une brève période, peut l'accomplir avec plus de chaleur. Le Seigneur dit : Quand vous priez, ne rabâchez pas, car ce n'est pas en raison de votre prolixité que vous serez écoutés.

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